Désormais, je commence à remplacer mes cartons par des boites de conservation en polypropylène. Bien que coûteux, ce matériau inerte, neutre donc, est aujourd'hui l'une des meilleures réponses aux contraintes spécifiques à la conservation préventive. De plus, les formats sont adaptés à l'ampleur des vêtements ou accessoires.Si vous êtes intéressé(e) par cette solution de conditionnement, n'hésitez pas à me contacter.
Accueil PrécédentePour ne pas avoir à restaurer...commencez par conserver dans de bonnes conditions.


Conservation d'une robe en deux pièces
Les vêtements anciens sont des malades en puissance. Fragiles, déjà menacés par le temps et l'usure, leur fibre est toujours atteinte, même s'il n'y paraît pas encore. C'est pour cela que j'évite le mannequinage gratuit, décoratif. L'exposition ne peut être que temporaire, et effectuée selon des rotations. Le mot d'ordre : ne jamais présenter la même pièce plusieurs fois de suite, et lui accorder du "repos". Ainsi je propose ici quelques trucs et astuces, acquis avec un peu d'expérience, de réflexion, et beaucoup de conseils avisés, prodigués par des professionnels du Costume ( musées) et d'autres collectionneurs.
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1. Je commence par rechercher des caisses en carton (avec couvercle, sinon, je le fabrique) de format suffisamment important pour recevoir de longues jupes, à plat. Dans ces conditions, mieux vaut trop grand que pas assez! Ces cartons ne sont que bien rarement à la bonne taille : aussi je redimensionne les boites selon mes besoins. C'est long et laborieux, mais le résultat en vaut la peine. Vous pouvez aussi récupérer des emballages de fleuriste, de mobilier, de portes, ou mieux, de pare-brises... Mais, si le bricolage vous ennuie eet que vous êtes pressé, vous pouvez également vous adresser à des cartonneries. C'est plus coûteux, et il faudra négocier les quantités....
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2. Ensuite, c'est plus simple: Je tapisse l'intérieur de mes boîtes de papier de soie Ph neutre. Les côtés, eux aussi recouverts, laissent dépasser au moins moitié de chaque feuille. Cela constituera d'excellents rabats, en guise de fermeture porte-feuille, une fois le costume disposé.
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3. Je commence toujours par la jupe. Posée dans sa largeur, j'intercale un "boudin" de papier de soie pour ne pas risquer de marquer à la pliure. On obtient ainsi un bourrelet rondelet, qui soulage le tissu. Evitez les plis dans la mesure du possible. On procède de même à la ceinture de la jupe, et ce jusqu'au bas.

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4. En fait, la suite est la répétition exacte de cette première étape, capitale : il est très souvent nécessaire de replier sur elle-même la traîne. Il s'agit d'intercaler entre chaque pli, formé avec soin, un ou plusieurs boudin(s) de soie, selon l'ampleur de la pièce. Par habitude, j'intercale également une feuille de soie pliée en deux à l'endroit où les deux pans vont se toucher. Recommencez l'opération jusqu'à ce que toute la jupe soit contenue dans la boîte, de façon régulière.
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5. La jupe est rangée, c'est déjà bien! Maintenant, il vous faut garnir le corsage de papier de soie froissé. En accordéon, pour le corps, en boudin pour les manches. Pour ne pas risquer de déchirer des doublures de manches fragiles, repliez l'extremité du boudin. Et si les manches sont trop fragiles, n'intervenez pas. Mieux vaut ne pas détruire une doublure déjà usée! Avancez en pensant à la forme de votre objet. Ainsi, un accordéon plié en deux peut servir à maintenir un col montant ( dans ce cas, les deux extrêmités du papier sont sortantes)NB : le papier de soie ne doit pas être trop durement froissé, il doit rester léger, aérien. Ne pas abuser de papier, le corsage et ses coutures ne doivent pas être tendus à craquer! Le but est seulement d'éviter des plis trop creusés, comme aux poignets. Ces plis sont bien souvent définitifs, et la fibre, "cassée"... Un corsage ainsi préparé devient facile à manipuler, et restitue déjà une silhouette!!
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6. Il ne reste plus qu'à disposer le corsage sur la jupe, en l'isolant d'une ou deux feuilles. L'idéal est de minimiser les manipulations, aussi il n'est pas nécessaire de fermer les agrafes. Préférez plutot recouvrir chaque côté du corsage d'une petite feuille de papier de soie plié, de manière à ce que les côtés se superposent en douceur. Vous pouvez également ceinturer le corsage à l'aide d'une feuille pliée dans sa longueur - on obtient une languette- passée autour du corps et se glissant sous les manches. Ne coupez pas le précieux cordon de taille, rentrez-le tout simplement à l'intérieur du corsage.
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7. Et voilà, c'est parfait, votre pièce est prête à franchir les ans! Repliez les pans de papier pour refermer l'ensemble. Au besoin, rajoutez une ou deux feuilles au centre pour éviter tout contact avec le carton. Une fois la boite refermée, un petit descriptif du contenu et une photo s'avèreront tout à fait utiles par la suite...Toujours photographier vos superbes achats...on ne sait jamais!
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PS: une robe d'une seule pièce sera conservée de la même façon, en prenant garde à la disposition de la traîne et de la partie dorsale. il en va de même pour les capes, les jupes...bon rangement!








Robe de mariée. 1904
PrécédenteConservation des parements ( noeuds, rubans...)Comme pour la robe, ces élements du costume nécessitent des soins particuliers, si l'on souhaite éviter de gâter leur allure, ou tout simplement de les voir se couper aux plis. Ce qui est hélas fréquent, et irréparable... A l'aide de morceaux de papier de soie froissés et travaillés en boule, réalisez de petits "coussinets" que vous glissez ensuite doucement dans le creux du noeud. Ainsi préparé, celui-ci se tiendra en forme durant de longues années d'archivage. Mieux encore : utilisez de la ouate de rembourrage pour coussins. Elle est plus douce que le papier, et se glissera très bien dans les petits noeuds. NB : il est nécessaire de renouveler de temps en temps le papier, car il se gorge progressivement de l'acide contenu dans l'étoffe, dans l'air...
Qu'est ce que la restauration textile?
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