Taffetas
noir recouvert de tulle rebrodé de sequins et de perles de jais
(motifs d'arabesques et de fleurs) surjupe, traîne en pointe. Manches
bordées de ruban de satin de diverses largeurs. Empiècement
en mousseline de soie plissée donnant l'illusion d'un chemisier.
Petit col officier. Griffée Jeanne Decuyp...(quasi illisible) robes
et manteaux, Arlon. Belgique, circa 1905.
Un
ensemble estival, en trois pièces (les manches seules sont cousues
à la doublure, la blouse pouvant, semble-t-il, se porter seule)
Je
n'ai pu résister à l'envie de photographier cette pièce
avec la robe en soie camel claire, postérieure. Il n'y a, entre
ces deux toilettes, guère plus d'un ou deux étés.
Et les changements sont de taille, la silhouette s'allonge et s'affine
vers un renouveau décisif de la mode.
Ensemble
de promenade en trois pièces. Soie grise pâle imprimée
de motifs floraux violets stylisés. Col faisant illusion d'un chemisier
(dentelle sur tulle).Dentelle mécanique et lacets de velours entrecroisés.
Ceinture et galons de velours de soie. Sans griffe, une sympathique
fabrication "maison" probablement. Circa 1906-1907.
Cette
robe m'est chère à plus d'un titre: elle est ma toute première
pièce pleinement représentative de la mode de la tournure,
au tout début des années 1880. Il s'agit d'un cadeau, d'une
amitié, et de souvenirs de famille. Choses qui ne seront jamais
monnayables! Après les joies de la découverte, il est temps
d'en formuler un bref commentaire : c'est en réalité une
"sur-robe" si l'on veut, car elle s'ouvrait sur une jupe probablement assortie,
visible par une légère transparence, et qu' il serait sans
doute possible de retrouver. Elle est typique de la vogue du style militarisant,
ébauché dès les années 1860. Epaules basses,
abdomen arrondi, emmanchures raides et "croupe" exagérée
par une tournure encore à peu près raisonnable. Voici la
silhouette d'une jeune femme habillée à la mode de Paris
dans ces années-là.
Taffetas
couleur terre de sienne brûlée, sorte de lainage tissé,
maille variable, du beige au brun foncé. Boutonnage frontal, basque
assymétrique et faux boutons recouverts et brodés de fil
couleur vert d'eau. Petit col officier. Griffée "Mme Humbert, robes
et confections, Dijon". Circa 1883.
Voici
maintenant un tailleur qui dormait dans mes cartons depuis plus de 6 mois,
faute de pouvoir le mannequiner, vu sa petite taille (décidément).
Il s'agit de ce que les américains appellent communément
un "Walking Suit", ensemble de ville. Là aussi, pas de frous frous
éxubérants et chichiteux. Comme souvent, mon choix s'oriente
vers des pièces où la couturière privilégia
la pureté de la silhouette à une débauche d'ornements.
Peut-être est-ce chez moi un tremblement de modernité, ou
tout simplement l'expression d'affects. Je pense qu'à l'époque,
ma situation familiale m'aurait permis de porter de ces robes, élégamment
sobres mais sans atours extravagants.
Walking
suit en tweed de laine verte. Poche-gousset. Velours. Dentelle de Chantilly.
Sans griffe. Circa 1900-1902.
Cette
jupe somptueuse était destinée à habiller l'élite.
On ne peut que saluer son bon goût, bien parisien. La grâce
de la traine, la délicatesse de la passementerie de soie et surtout
l'ingéniosité de sa conception en font une pièce remarquable.
Malheureusement, et ceci est rare, je n'ai pu retrouver son corsage ( ou
boléro, sans doute) alors que celui-ci est certainement encore existant.
Il doit se cacher au fond d'un des nombreux cartons de la vendeuse...Mais
je reste vigilante, et ferai tout pour le retrouver!!!!!
Jupe
de lainage, doublée de satin de soie assorti. Sans griffe. Circa
1903-1904.
(photos
non disponibles pour l'instant)
Délibéremment
sortie de mes aspirations d'origine, je me suis décidée à
acquérir cette jolie pièce. Il est des choses qu'on ne peut
laisser passer : voici un ensemble de soirée, constitué d'une
robe et de son gilet de velours. Le dos nu est magnifique, en satin blanc.
Il s'agit d'une toilette des années 30, griffée Jeanne
Lanvin, alors créatrice de mode déjà mondialement
reconnue.
Bien
entendu, rien ne semble rapprocher cette pièce de la précédente.
Mais j'y vois l'expression d'une tradition reconduite, après que
les années 20 aient semé leur vent nommé "garçonne"!!
On le voit bien, l'esthétique de Lanvin ne s'en porte que mieux,
grâce à un retour à la féminité, au retour
des robes à traine. Somme toute, à cette élégance
qui vit naitre les premières créations de la grande modiste
parisienne.
Griffe
: Jeanne Lanvin, Paris Unis France (15 7), Automne Hiver 1933-1934.
Tissu
moiré, coupe simple et usage de broderies travaillées - place
à l'Art Nouveau- font de cet ensemble un régal pour les yeux.
J'imagine des comètes, des soleils...tant ce textile étonnant
a conservé sa vivacité d'hier. Les lignes, bien qu'épurées,
demeurent ancrées dans les usages des années 1890, et ne
présagent pas encore de la fluidité des années à
venir. Reste à préciser que la maison dont cette robe sorti
fut sans doute la plus prestigieuse de Nevers, autrement dit, l'importatrice
de la mode parisienne en province. Duterme était aussi un spécialiste
du textile, et cela se remarque.
Robe
de promenade ou de visite. Col en velours de soie rosé. applications
de broderies perlées. Griffée "Au Paradis des Dames, E Duterme,
Nevers" .C. 1897 -1898.
Chose
suffisament rare pour être mentionnée, j'ai pu retrouver trace
de l'atelier et du magasin de Duterme, desquels cette robe sortit. Que
j'aimerais pouvoir faire de même pour d'autres pièces...
Carton
d'invitation. 1909.
Je me rends compte que j'ajoute de plus en plus de photos...mais à mesure que ce site évolue, j'ai l'envie croissante de vous faire partager ma douce folie! Toutes ces lignes souples, onduleuses, d'ordinaires couchées dans leurs cartons (peu de gens peuvent concevoir cette privation nécessaire), sont ici offertes au regard. Alors je me régale, et vous souhaite le même bonheur!
Et,
pour accréditer ces paroles, voici l'une de mes dernières
acquisitions :
il
s'agit d'une gracieuse tenue en soie blanche, probablement destinée
à être portée, lors du "five O' clock", ou en tant
que toilette de maison, malgré sa parenté esthétique
avec les costumes mariaux. Comme certaines toilettes de bal, elle possède
un anneau pour relever une traîne, qui, somme toute, devait être
encombrante. Mais ces robes légères, bourgeoises, sont très
peu ajustées et furent, à l'époque, des tenues traditionnelles
de détente. Les temps ont bien changé...
Robe
deux pièces en charmeuse, à traine, doublure soie apparente
laissant voir un fin plissé (rosettes). Ornée de plis religieuse
sur le corsage et la jupe. Extraordinaire dentelle (qui m'est inconnue,
c'est peut-être du Tenerife, mais je suis loin d'en être certaine).
Corsage pigeonnant. Sans griffe. Circa 1903-1904.
Encore
et encore des photos.....