Lingerie diverse, jupons

Jupon de soie naturelle pistache. Vers 1880-1890.
Ce petit jupon tout simple a l'avantage d'être en parfait état. En l'acquérant, je l'ai retiré des ciseaux avides d'une faiseuse de robes de poupées. C'est bien souvent le triste sort qui attend les costumes anciens, trop " vieillots" pour qu'on songe à leur accorder un autre usage...Mais est-ce qu'en ce monde tout doit servir à quelque chose? Il y a pourtant des gadjets qui ne servent strictement à rien et qu'on ne condamne pas pour autant!



Un élégant jupon maintenant...c'est mon premier, dont la richesse est inoubliable. Il me fut offert par une marchande...il y a des cadeaux qu'on aimerait recevoir plus souvent!
Jupon de crêpe de soie amande claire, avec incrustations de dentelle de Valenciennes sur soie. Fermeture par coulisse et agrafes. Vers 1904-1905.
     


Un jupon en fil plus banal et d'usage sans doute quotidien. Deux petites rangées de volants bordées de dentelle, courte traîne.


 Un riche bas de jupon, dont la dentelle devait servir de balayeuse. alternance de satin de soie plissée violine et de dentelle mécanique écrue. Plus de trois mètres de long. 1880?1900?



Modeste mais distingué petit chemisier de coton, plis religieuse. Il fait partie ds pièces qui me sont encore difficiles à dater, car il pourrait très bien être d'avant ou d'après guerre, ou pendant. Dans le cas présent, je supposerais plutôt qu'il a été porté vers 1916-1918...


Un premier cache corset, simple et usuel, impossible à confondre avec un chemisier.
Fait main. Dentelle et plis religieuse. Vers1900-1910.



Autre cache-corset, plus subtilement coupé, et proprement impossible à porter sans corset! Bel usage de la dentelle. Entièrement amidoné. Vers 1895-1900.
      

Cache-corset ou chemise "soutien gorge". Vers 1911-1914.
Une petite révolution est en marche dans le monde de la lingerie féminine...

     



Modeste exemple de corset. Je suppose qu'il s'agit d'un corset de fillette ou de très jeune fille. Il n'a pas de busc, mais un banal boutonnage frontal. Ce modèle devait logiquement avoir deux bretelles, dont on remarque les traces. il est déjà solidement baleiné. Vers 1910.1912.
       

Un corset plus typé, à la ligne très caractéristique:
cette pièce n'est certes pas parfaite, mais elle constitue pour moi une étape importante : c'est mon tout premier corset!!! Les passionnés savent, comme moi, combien il est difficile d'en trouver de nos jours...alors pour l'heure, je sais très bien m'en contenter.
Les taches de rouille qu'on aperçoit ici oou là sont en fait courantes : c'est un fléau contre lequel les femmes ne trouvèrent pas de solution avant l'invention des baleines en acier inoxydable. Il est probable que cette rouille ne soit pas seulement dûe à l'oeuvre du temps... Le serrage sans doute excessif a conduit à la casse des baleines situées sur les hanches. Malgré ses défauts, ce corset reste typique du tournant 1889-1891, avec la disparition progressive des balconnets, et une taille moins alongée qu'auparavant..
Corset en coton uni. Busc 5 points. Bord de dentelle. Doublé coton. Sans marque. Provenance : Autriche


Voici une intéressante brassière. Faite de tulle et de maille, elle reprend une partie du schéma d'un corset traditionnel, y compris l'ornementation et le baleinage. Mais incontestablement plus souple, cette lingerie devait être idéale les jours d'été, ou en tant que corset du matin par exemple. Elle servait égalementà redresser et maintenir le dos de celles qui n'était pas satisfaites de leur port, ou pour une jeune fille. D'autres brassières similaires ont été exécutées dès les années 1880, cependant celle-ci marque un tournant décisif, un pas de plus vers le soutien-gorge "moderne".

      
Brassière baleinée, doublée tulle. Boutonnage et laçage d'origine. Chou en satin, bretelles élastiques rebrodées. boutons de nacre. Sans marque. Vers 1905-1906.


   

Une autre brassière, plus simple, et plus tardive aussi. Coton blanc, fermeture frontale par boutonnières, baleinée. Vers 1913-1915.


Corset en coton orné de plumetis bleu, dentelle et ruban de satin de soie bleu. Quatre porte-jarretelles élastiques. Griffé "Randoin, corsets et ceintures sur mesures, médaille d'or Paris 1905. Vers 1906.
               

Ce corset, déjà long, préfigure les immenses gaines qui seront créees vers 1910, compressant non seulement les côtes, la taille, les hanches, et même les fesses. Si bien que la propriétaire de ce corset décida de retirer les deux baleines dorsales, se ménageant un plus grand confort.Chose intéressante de ce point de vue, les fabricants pensèrent à doter l'intérieur d'un revêtement pelucheux, limitant les frottements et apportant un peu de douceur...



Ce ravissant petit serre-taille est le corset idéal pour les grandes chaleurs estivales, ou pour pratiquer un peu de sport!Aéré, il ne possède aucune doublure et devait représenter un must en termes de confort et de souplesse à l'époque. En maille (double épaisseur) petit busc 4 points, et baleines gainées coton. Dentelle et ruban de soie. Sans griffe. Vers 1905.
                         

Ne vous y fiez pas, ce corset  est une miniature! D'une qualité irréprochable, ce modèle fut, je suppose, un "salesman sample", ou corset de démonstration. Totalement neuf, on trouve une étiquette à l'intérieur, portant les initiales "P.D, marque déposée", et un cachet bleu, "Exigez la marque P.D"...
En coton broché de motifs floraux (oeillets) busc trois points, laçage au dos. Dentelle et ruban de satin. Vers 1900-1904.
 


Le suivant, de taille normale, est lui aussi porteur de la même marque. Neuf, en boîte, celui-ci est ultérieur.
en coton crème, dentelle anglaise et ruban. Busc cinq points. Vers 1911-1914.


            

                                     


Panty, ou familèrement culotte fendue...En usage du milieu du XIXème, jusqu'aux années 20, avant qu'elle ne soit remplacée par la combinaison, et le premier slip.



Un accessoire très utile: bas de manches interchangeables. Ils étaient parfois achetés avec la robe, mais permettaient surtout d'être renouvelés sans laver le corsage...Oui, autres temps, autres moeurs....
Entièrement en dentelle main. Vers 1905-1908.


Chemise de nuit ou robe- lingerie de fillette en fil. Plis religieuse, dentelle...même pour la nuit, la confection du vêtement requiert soin, patience et minutie. Vers 1910.

      



Et enfin, un très bel assortiment : composé du cache-corset, du jupon à tournure, et de la culotte fendue. Monogrammés "MT" (Madeleine). Coton brodé de fleurs, plis religieuse. Vers 1880-1885.


 

Ici, photographié avec un autre  jupon (vers 1900) ainsi qu' un cache-corset.


De manière à obtenir la tournure escomptée, il existait différents artifices; le jupon précédent, était sûrement le plus simple et le plus pratique. Or, une femme plus aisée se devait de porter également des tournures plus rigides, dont la "queue d'écrevisse" suivante est un exemple classique.
Tournure, baleines métalliques , et recouverte de coton brun. Fermeture frontale par boutons. Liens d'ajustement, permettant de règler le volume de la tournure. Vers 1885.



Un exemple de jupon plus provincial, de jolie façon: jupon de lin rayé entracite. Bordé d'un fin galon de velours noir. Fermeture par coulisse. Vers 1910.




Beaucoup plus rare, cette pièce était quant à elle destinée à une femme relativement aisée. Aujourd'hui, on parle beaucoup de l'influence de l'Europe sur le Japon, mais il n'en fut pas toujours ainsi... Ce haut de kimono, destiné à l'export vers l'occident, fut conçu  dans l'optique de satisfaire les exigences d'une clientelle campée sur ses positions, sur le sentiment de supériorité de l'Occident sur L'Orient. Traditions, adaptations, sont ici réunies pour le plaisir d'une élégante. Porté en déshabillé, en guise de peignoir, ce dérivé de kimono n'en demeure pas moins un témoin précieux, et du Japonisme en vogue en France, et du savoir-faire d'un peuple habile et artiste.
En soie japonaise mordorée (Habutae), broderies traditionnelles de couleur, représentant une ronde de moineaux et de fleurs (camélias et chrysanthèmes). Cousu main. Vers 1900-1910.
     

Plus ordinaire, mais tout aussi révélateur, ce déshabillé fut une veste à porter le matin. De ce fait, on peut l'appeler "matinée". Vêtement d'intérieur, de détente et de toilette, elle n'en demeure pas moins porteuse du souci de détail constant accordé au costume. Même non corseté, le corps féminin est mis en valeur, par la grâce des plis et la perfection mise en oeuvre dans la confection. Du beau linge... En baptiste rainurée, garnie de dentelle. Boutonnage frontal dissimulé par un rabat. Manches 3/4. Vers 1905.

     


Différents modèles de jupes et sous-jupes de couleur, ou noires, ayant appartenu à la même personne et donnant une idée de la variété possible des dessous. Loin du cliché de l'uniforme blancheur du linge...Avant 1900.

        

   



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